Création d'un quartier durable

Gestion intégrée des déchets

Choix des matériaux de construction : minimiser la production de déchets et la consommation de ressources

Avec 343 millions de tonnes, les déchets du secteur des bâtiments et travaux publics représentaient 40% de l'ensemble des déchets produits en France en 2004 (ADEME). Les matériaux utilisés pour la construction représentent donc un gisement important de réduction de la production de déchets.

Il s’agit de choisir de privilégier des matériaux renouvelables (bois, autres végétaux, laines, etc.), et de limiter l’emploi de matériaux issus de la transformation du pétrole ou de métaux disponibles en quantités limités. Il importe également de sélectionner des matériaux durables et réutilisables ou facilement recyclables. Cette problématique rejoint celle de la limitation de l’énergie grise contenue dans les bâtiments (voir Energie). Les matériaux et les techniques utilisés doivent également permettre de limiter les besoins d’entretien, souvent fortement consommateur de ressources à long terme. En pratique, ces objectifs peuvent être atteint par des clauses introduites par l’aménageur dans les contrats qui le lient aux promoteurs.

Connaissance des gisements et réduction à la source

La gestion des déchets à l’échelle d’un nouveau quartier commence par une bonne évaluation des déchets produits par les habitants et les activités, pour dimensionner les moyens de réponse. Il s’agit également de prévoir l’évolution de cette production dans le temps.

La conception du quartier peut influer à la marge sur les quantités de déchets produits, notamment à travers la place accordée aux espaces verts et jardins privés, dont l’entretien est un générateur régulier de déchets verts.

La réduction à la source des déchets est surtout liée aux pratiques des habitants (comportements de consommation, matériel), des entreprises (comportements de consommation, procédés de production, équipements) et de l’administration (techniques d’entretien des espaces publics et espaces verts, politiques d’achats, comportements de consommation, équipements).

L’aménageur du quartier peut cependant influer sur ces comportements à travers des démarches de sensibilisation, mais plus directement à travers les techniques de production et de consommation d’énergie, et l’optimisation du système de tri et de collecte.

(source de l'image : ADEME, Déchets, Chiffres Clés http://www2.ademe.fr/servlet/KBaseShow?sort=-1&cid=96&m=3&catid=12549)

Répartition des déchets par producteurs en 2004
Répartition des déchets par producteurs en 2004[Zoom...]Info

Optimisation du système de tri et de collecte

L’amélioration des performances de tri et de collecte des déchets peut s’opérer par l’équipement des logements, en particulier les bâtiments collectifs : vide-ordures prévoyant le tri, local pour les poubelles. Les poubelles et containers situés sur la voie publique sont également à adapter pour le tri. Pour réduire leur impact visuel et améliorer l’efficacité de la collecte, les conteneurs peuvent être enterrés. Ils peuvent même être raccordés à un réseau souterrain parcourant le quartier, qui permet de centraliser les déchets pour effectuer la collecte. Cette technologie a été utilisée dans l’écoquartier de Hammarby à Stockholm.

(Source de l'image : Site internet du quartier, Environmental goals, waste disposal, http://www.hammarbysjostad.se/)

Système souterrain d'évacuation des déchets par air comprimé - Schéma de fonctionnement et extrait du plan du réseau – Ecoquartier Hammarby-Sjöstad (Stockholm)
Système souterrain d'évacuation des déchets par air comprimé - Schéma de fonctionnement et extrait du plan du réseau – Ecoquartier Hammarby-Sjöstad (Stockholm)[Zoom...]Info

Valorisation locale des déchets

L’optimisation du système de tri et de collecte doit permettre de réduire la part des déchets stockés ou incinérés, qui ne sont pas valorisés biologiquement, thermiquement ou par recyclage des matériaux. Cette valorisation peut avoir lieu au sein du quartier, ce qui permet de réduire le transport des déchets.

Le recyclage et la valorisation des déchets peuvent être réalisés au sein même du quartier en fonction des types de déchets. Cela demande la mise en place par l’aménageur d’équipements spécifiques :

Les déchets verts et les déchets ménagers organiques peuvent faire l’objet de compostage, pour produire un terreau fertilisant, réutilisable sur place. Le compostage peut être réalisé individuellement ou collectivement, grâce à des composteurs collectifs situés par exemple dans les espaces verts. Les déchets organiques, incluant les boues d’épuration, peuvent également être utilisés pour produire de l’énergie, sous forme de biogaz obtenu par méthanisation. Cela suppose la présence sur place de centrales de production d’énergie, utilisable pour la fourniture d’électricité et/ou de chaleur.

Une part des déchets peut-être recyclée par valorisation de la matière. Cette valorisation au sein du quartier doit être négociée avec les entreprises présentes, en fonction de leurs besoins de matière première, dans une logique d’écologie industrielle (voir activités et emplois). Un tri et une transformation en matériaux bruts peut également avoir lieu sur le site, mais nécessite un équipement spécifique.

En dernier recours, l’ensemble des déchets peut être incinéré, en respectant une séparation stricte suivant leur niveau de toxicité. L’installation dans le quartier d’une unité d’incinération peut être utilisée pour la production d’énergie, mais génère des pollutions et est souvent mal accueillie par les riverains.

Le système de tri et de collecte doit être pensé en fonction des solutions adoptées pour le traitement et la valorisations des différents types de déchets.

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